1. Si l’AGRONOMIE avait toujours existé!

Sans porter le titre d’agronome, plusieurs personnages ont déployé, au 19e siècle, un savoir tout aussi agronomique. Ils ont été suivis de centaines d’autres, tous aussi ingénieux les uns que les autres, qui nous ont amenés à la profession d’agronome que nous connaissons aujourd’hui. L’objet de nos chroniques nous invite à reconnaître des journalistes, des politiciens, des conférenciers agricoles et des démonstrateurs; nos principaux précurseurs de l’agronomie moderne.

Nous savons tous que l’agriculture a vu le jour, il y a environ 10000 ans, lorsqu’un paysan que l’on pourrait bien qualifier d’agronome décida de conserver des grains dans le but de les semer. À sa suite, de nombreuses autres personnes astucieuses et audacieuses nous ont menés au dernier siècle que Mazoyer et Roudart qualifient de deuxième révolution des temps modernes.

Nous pensons qu’un regard contemporain sur nos précurseurs du siècle de la grande révolution scientifique est pertinent pour apprécier et situer notre parcours et se projeter dans l’agroécologie de demain qui frappe à la porte.

Voici les notes biographiques de défenseurs de la cause agricole, de diffuseurs de connaissances agronomiques pour qui la parole, l’exemple et la plume ont été leurs outils de travail, la plupart du temps : Robert Giffard, William Evans, Joseph-Xavier Perrault, François Pilote, Edouard-A. Barnard, Isidore-Joseph-Amédée Marsan, Jean-Charles Chapais, Joseph-Édouard Caron, Joseph-Noé Ponton, François-Xavier-Antoine Labelle et Joseph-Alphonse Couture.

1.1 James Murray, agronome de formation

James Murray, 1er gouverneur de la nouvelle province of Quebec (1763-1766), était agronome de formation. Il encouragea la culture de la pomme de terre. Il espérait jeter les bases d’une production rentable sur le plan commercial. « De 1770 à 1882, on produit assez de pommes de terre sur l’Île pour en exporter vers la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et le Nord-Est américain. » (1) Voir la chronique Ce que la Conquête a changé dans notre assiette.

Référence: 1 : Catherine Lachaussée, Chronique Ce que la Conquête a changé dans notre assiette, ICI Québec, RADIO-CANADA, Article, 1er octobre 2021. Voir: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1827931/conquete-alimentation-changement-habitudes-quebec-regime-anglais

1.2 Des précurseurs à l’agronomie moderne

Joseph-Xavier Perrault (1826-1905) est considéré comme le premier agronome et journaliste agricole canadien-français. « Il étudie l’agronomie en Angleterre (Royal Agricultural College de Cirencester) et en France (L’École d’agriculture de Grignon). En 1861, il fonde la Revue agricole publiée par la Chambre d’agriculture du Bas-Canada. » (1)

Isidore-Joseph-Amédée Marsan (1844-1924) a été conférencier agricole (1875) et professeur d’agronomie, d’écologie et de cultures spéciales à l’Institut agricole d’OKA (1903). « Il a été secrétaire-trésorier de la Société d’agriculture du comté de l’Assomption pendant 46 ans. La succursale montréalaise de l’Université Laval reconnut ses mérites en lui accordant le titre de docteur en sciences agricoles en 1915. » (2) Lauréat de l’Ordre du mérite agricole du Québec (1921), il a son monument dans la cour du Collège de l’Assomption.

Jean-Charles Chapais (1850-1926) a collaboré durant de nombreuses années au Journal d’Agriculture et est l’auteur d’un grand nombre de brochures et de volumes traitant de divers sujets agricoles. « Il organisa, dans sa paroisse de Saint-Denis de Kamouraska, la première fabrique-école de beurre et de fromage. » (3)

L’Université Laval lui a décerné un doctorat honoris causa (1916) et il a été lauréat de l’Ordre du mérite agricole du Québec (1922).

Références:1: Jean-Baptiste Roy, agronome, Histoire de la Corporation des agronomes de la province de Québec (1937/1970), page 15 et 162:François Hudon, L’action agronomique au Québec, son histoire-son œuvre, Ordre des agronomes du Québec, 1987, p. 193: Jean-Baptiste Roy, agronome, Histoire de la Corporation des agronomes de la province de Québec (1937/1970), page 19.