Au début du siècle dernier, très peu d’organismes pouvaient facilement rassembler des individus désireux de partager leurs ambitions et leurs désirs, particulièrement dans un grand pays comme le Canada. Pour initier les premiers éléments d’une agriculture scientifique, la Canadian Society of Technical Agriculturists (CSTA) voit le jour en 1920.
L’histoire de la CSTA débute en 1919 quand cinq idéalistes, diplômés du Collège Macdonald, Fred H. Grindley, Frank E. Buck, Garnet LeLacheur, Frank L. Drayton et Malcom B. Davis, se rencontrent pour discuter de la classification des personnes exerçant une activité agricole professionnelle au sein du gouvernement du Canada et de leur possible union dans une organisation à l’échelle canadienne. Thomas H. Anstey, P. ag., les qualifie en ces mots: « were the guiding force behind the creation of CSTA ». (1)
Lors du congrès de fondation en juin 1920, Leonard S. Klinck, futur président de la University of British Columbia, est élu président de la CSTA et le secrétariat est confié à Fred H. Grinley.
Ce regroupement d’agronomes visait d’abord la promotion de l’agriculture scientifique, tant pour l’identification des besoins de recherche que pour son organisation professionnelle, en passant par les aspects plus matériels et économiques à travers des fermes expérimentales dans tout le pays. La mise au point de technologies intéressait également ses membres. Il en est résulté divers organismes qui sont aujourd’hui chapeautés par l’Agricultural Institute of Canada (AIC). De nombreux francophones joignirent cet organisme, dont nous n’avons retrouvé aux archives aucune version française des règlements.
Son premier président était très fier que les scientifiques du Canada fussent regroupés. Il précisa que le British North America Act confiait aux législatures provinciales le pouvoir de la formation et de la reconnaissance des compétences des professionnels. En effet, l’agriculture et les ressources naturelles sont encore des domaines de responsabilités partagées, auxquels les agronomes sont souvent confrontés.
1: Thomas H. Anstey, P. ag. The Evolution of AIC, Scientific Agriculture, Volume 1, number 1, January 1921, Agriscience, June 1990, 70e anniversary, (1920-1990), p. 5
2: John Fergusson Snell, History of Macdonald College of McGill University, A history from 1904-1955, Published for Macdonald College by McGill University Press, Montréal 1963, p.188
3.1 Les trois principaux objectifs de la constitution de la CSTA
La Canadian Society of Technical Agriculturists (CSTA), qui reposait sur trois principaux objectifs, prévoyait trois catégories de membres: réguliers, associés et honoraires. Celle qui avait la mission d’être la voix pour la recherche et l’innovation agricoles, aujourd’hui sous le nom de Conseil de l’innovation agroalimentaire (Agri-food Innovation Council), demeure une voix unifiée de la recherche et de l’innovation bioalimentaires au Canada.
Selon sa constitution de 1920, le membre régulier « peut être un diplômé en agriculture d’une université ou d’un collège reconnu; ou un diplômé d’une université ou d’un collège principalement engagé dans la recherche, l’administration, l’éducation, l’expérimentation, la vulgarisation agricole, ou dans des activités connexes à caractère scientifique. Le membre régulier peut être aussi un non-diplômé dont l’occupation principale relève de l’une ou l’autre des disciplines ci-dessus mentionnées et prévues dans la loi.» (1)
Les petits malaises du fonctionnement linguistique de cet organisme, devenu l’Agricultural Institute of Canada (AIC) au niveau du Canada, sont désormais l’objet d’ententes avec l’Ordre des agronomes du Québec et jadis avec la Corporation des agronomes du Québec.
Les trois principaux objectifs de cette constitution étaient :
- « Grouper tous ceux qui œuvrent en agriculture, soit dans le domaine scientifique, soit dans le domaine technique; unifier leur travail et coordonner leurs efforts afin d’accroître l’efficacité de la profession et la rendre davantage utile à l’agriculture.
- Hausser le niveau professionnel de ses membres et valoriser le travail des techniciens agricoles;
- Encourager le perfectionnement des cours d’agriculture; créer un climat favorable à la recherche et à l’expérimentation agricoles et favoriser ainsi l’obtention de crédits plus généreux à ces fins. » (2)
1 et 2: J.-B. Roy, agr., Histoire de la Corporation des agronomes de la province de Québec, 1937/1970, p.36