Julie Potvin

Agronome

Julie Potvin, agronome de la section de l’Est-du-Québec, a obtenu son baccalauréat en agronomie en 1996, à l’Université Laval, après y avoir travaillé à titre d’auxiliaire de recherche. Malgré ses intérêts marqués pour plusieurs sphères de la science, ce sont ses racines familiales qui l’ont guidée vers l’agriculture.  

Après avoir enseigné l’agriculture au Cégep de Matane, de la Gaspésie et des Iles, elle a continué sa carrière au sein de la commission scolaire des Phares où elle a commencé comme conseillère pédagogique avant de devenir directrice adjointe 1999 à 2014. C’est en 2014 qu’elle devient Directrice générale de JMP Consultants, une entreprise de services-conseils multidisciplinaire.

Ses passions pour l’agriculture, l’agronomie et la pédagogie l’ont toutefois poussée à continuer sa carrière en parallèle pour être chargée de cours à la maitrise en développement régional à l’Université du Québec à Rimouski.

 

 

 

Pourquoi avez-vous choisi de devenir agronome?

 J’ai toujours eu de la facilité dans mes études et tous les domaines liés aux sciences m’ont toujours attirée. J’ai participé, après mon secondaire, au programme Shad Valley qui m’a permis d’explorer les différentes disciplines scientifiques, dont l’ingénierie, la médecine et les sciences pures (mathématiques, physique, etc.). Tous ces domaines sont passionnants, mais comme je suis fille de producteur de bovins de boucherie et que j’ai toujours été intéressée par l’environnement, les cultures et l’élevage, mon choix s’est porté vers l’agronomie. Un domaine qui allie naturellement les sciences et l’agriculture et qui est aussi vaste que les champs d’intérêt des individus. Je n’ai jamais regretté mon choix!

 

Pour vous, être agronome c’est… :

 Développer, chez moi et chez les autres (étudiants, agriculteurs, consommateurs, etc.), les connaissances scientifiques permettant de faire des liens entre l’environnement (eau, terre, air, climat, etc.) et la production des aliments. Être la référence en matière de production agricole en respect de l’environnement, des ressources et des consommateurs.

 

Quelles sont les qualités essentielles d’un bon agronome et pourquoi?

 Curiosité et esprit scientifique pour chercher et trouver des solutions étayées aux problématiques vécues dans le champ. Écoute, empathie et ouverture d’esprit pour bien travailler avec tous les types de clientèle. Amour de la nature au sens large (plantes, animaux, sol) puisque sans elle, on ne peut faire notre travail!

 

Quel est votre emploi actuel?

 Je suis directrice générale de JMP Consultants depuis mai 2014. J’ai l’occasion, à travers cet emploi, de coordonner le travail d’une équipe formée d’une douzaine de personnes (6 agronomes, quatre techniciennes et le personnel administratif). Je suis responsable de la gestion courante et du développement des affaires, mais j’ai la chance de coordonner plusieurs mandats (projets de recherche, gestion de MRF, etc.). Nous avons entre 300 et 400 clients annuellement dans des domaines aussi diversifiés que la gestion agricole, l’encadrement technique en productions horticole, ovine et bovine et l’agroenvironnement. Nos clients sont situés dans au moins huit régions du Québec, de la Gaspésie à l’Abitibi-Témiscamingue!

 

Comment, dans votre travail, contribuez-vous au secteur de l’agriculture ou de l’agroalimentaire québécois?

 En m’impliquant!  Je suis membre du CA de l’OAQ — Section Est-du-Québec, membre du CA du Carrefour Jeunesse-Emploi de Rimouski-Neigette, membre du CA et du CE de la Table de concertation bioalimentaire du Bas-Saint-Laurent, membre du CE du Collectif de formation agricole et membre du CE du réseau agriconseils du Bas-Saint-Laurent. De plus, je suis impliquée comme membre dans les comités régionaux de l’agrotourisme et du tourisme gourmand et de l’agriculture biologique. Toutes ces implications me permettent de contribuer, par mes idées, mon temps et mon dynamisme, au développement de l’agriculture de la région. Ces implications me permettent aussi d’alimenter les membres de mon équipe chez JMP Consultants, afin qu’ils contribuent, eux aussi, au développement de la région.

 

Comme professionnel œuvrant en lien avec l’agriculture et l’agroalimentaire, réussissez-vous à voir l’avenir avec un œil optimiste?

 Je suis une éternelle optimiste! Je suis consciente que nous faisons face à de multiples problèmes : réchauffement climatique, mauvaise répartition de la richesse, pollution, etc. La pandémie actuelle nous rappelle combien le monde actuel est fragile (manque de résilience, autonomie alimentaire, traitement des personnes âgées, etc.). Mais… Il y a tellement de génie dans l’humain et on peut tellement changer de choses parfois en très peu de temps que je demeure optimiste. Les agronomes peuvent jouer un rôle important et participer à la mise en place de solutions durables (alimentation saine, autonomie alimentaire, innovation technologique, efficacité énergétique, agriculture biologique, etc.). Il s’agit de ne pas se décourager et de s’impliquer! 

 

Votre plus grande réalisation, à ce jour, en tant qu’agronome?

 Durant presque 5 ans, de 2014 à 2019, j’ai été consultante pour Éducation internationale. À ce titre, j’ai eu la chance d’accompagner les équipes de gestion de six établissements scolaires agricoles du Mali (une dizaine de missions durant cette période). Mon rôle était de soutenir les gestionnaires dans l’implantation de nouveaux programmes d’études (maraîchage et aviculture). La planification stratégique, la supervision pédagogique et les besoins en matériel et équipement étaient parmi les sujets de l’accompagnement (formation et ateliers de travail). Côtoyer des collègues d’autres pays, particulièrement dans le contexte de coopération internationale, est une expérience humaine et professionnelle des plus enrichissantes. Plus récemment, j’ai commencé à donner des cours à la maîtrise en développement régional de l’UQAR. C’est très stimulant de participer à former les futurs intervenant(e)s qui accompagneront les projets de développement au Bas-Saint-Laurent. Je suis très fière d’avoir été appelée à devenir chargée de projet dans ce domaine.

 

Qu’aimeriez-vous réaliser à court/moyen terme dans votre profession?

 À ma retraite, que je souhaite prendre à moyen terme, j’espère contribuer de plus en plus au projet d’entreprise agricole et agrotouristique en développement «Projet La Ruche». Ma fille s’est associée à mon conjoint et moi pour diversifier la production apicole en ajoutant le maraîchage, les petits élevages, le gîte à la ferme et la table champêtre. Beaucoup de beaux défis à relever en famille et j’espère pouvoir y contribuer par mon savoir agronomique et mes expériences de gestionnaire.

 

EN RAFALE :


Votre objet personnel auquel vous ne pourriez vous passer pour faire votre travail (autre que téléphone et ordinateur) :
Mon agenda
!! C’est toute ma vie… Avec mes occupations de directrice générale et mes nombreuses implications, c’est absolument nécessaire. Et bien que relativement techno, je ne me résous pas à abandonner la version papier. 


Votre aliment québécois favori : Le miel… mon conjoint est apiculteur. Et les abeilles sont si importantes pour l’environnement et la production agricole
!


Une devise qui colle bien avec votre manière de penser : Donnez à ceux que vous aimez des ailes pour voler, des racines pour revenir, et des raisons de rester. Dalaï-Lama

 

Votre lieu favori dans votre région : Le Bic : c’est un village magnifique, un parc extraordinaire et on y trouve un restaurant gastronomique (Chez St-Pierre). Et chez-moi, à Baie-des-Sables. Sur notre terre de 100 hectares, on peut se promener dans le bois, cultiver notre jardin, élever nos animaux, ramasser des champignons, faire notre bois de chauffage, produire du miel… Et avoir bien du plaisir en famille et entre amis!