Vincent Fluet

Agronome, conseiller aux entreprises

Vincent Fluet, agronome de la région de l’Abitibi-Témiscamingue, est membre de l’Ordre des agronomes du Québec depuis 2015. Son parcours est marqué d’une multitude d’accomplissements et d’expériences qui font de lui un agronome affranchi. Vincent est diplômé de l’Université Laval avec un baccalauréat en agroéconomie.  Passionné d’agriculture et d’économie, ses rôles d’agronome et d’économiste lui permettent d’accompagner les entreprises locales de sa région et de fleurir tout en assurant la production de produits de qualité au grand public. 

Il est  fondateur d’Écobourgeons, une ferme urbaine et nordique en production maraîchère diversifiée qui fait le pari d’une agriculture d’hyperproximité, respectueuse de l’environnement et rentable. Il discute et fait faire des visites de ferme régulièrement à des aspirants producteurs maraîchers ou producteurs qui cherchent un modèle diversifié.

Un agronome à découvrir !

 

 

 

Pourquoi avez-vous choisi de devenir agronome ?

Mon idéal dans la vie a toujours été de trouver une façon de servir mon prochain en étant le plus cohérent possible entre mes valeurs profondes et les impératifs d’actions que soulèvent notamment la crise climatique et l’effondrement de la biodiversité que les données probantes et la science nous indiquent.  Je n’ai pas choisi la profession d’agronome en tant que tel, j’ai choisi une formation générale, l’agroéconomie, qui me semblait me permettre de me rapprocher de mon idéal, c’est-à-dire à faire une différence dans le monde en travaillant à renforcer la sécurité alimentaire des milieux de vie dans un contexte d’incertitude climatique et aujourd’hui, sanitaire.

 

Pour vous, être agronome c’est… : 

Pratiquer une profession délicate à travers laquelle la théorie et la recherche qui soutiennent les recommandations qui doivent être formulées en matière de produits ou de façons de faire semblent parfois influencées par des intérêts économiques qui peuvent parfois entrer en compétition avec les intérêts de santé publique.  La question des pesticides en est un exemple éloquent.  Ainsi, l’agronome doit composer avec des impératifs de résultats (rendement et rentabilité pour le producteur) dans un contexte d’incertitude au niveau de la recherche et de devoir de protection du public.  C’est une profession importante, complexe et essentielle dans sa mission.

 

Quelles sont les qualités essentielles d’un bon agronome et pourquoi ?

Je crois que les qualités essentielles de tout bon professionnel, quel qu’il soit, sont l’intégrité, le sens critique et le sens du devoir. L’intégrité pour éviter les conflits d’intérêts et demeurer un acteur d’objectivité en agriculture et agroalimentaire.  Le sens critique pour assurer une vigie entre ce qui est autorisé et ce qui a du sens d’un point de vue social et environnemental.  Le sens du devoir pour avoir le courage de confronter l’inacceptable lorsqu’une situation survient.

 

Quel est votre emploi actuel ?

Travailleur autonome.  J’ai démarré cette année une ferme urbaine à La Sarre en Abitibi-Témiscamingue.  Sur moins de 0,1 acre et au nord du 48e parallèle, nous aurons généré près de 10k$ de revenu brut sur 12 semaines à notre première année, et ce, sans utiliser de pesticides.

 

Comment, dans votre travail, contribuez-vous au secteur de l’agriculture ou de l’agroalimentaire québécois ?

Je m’efforce de développer un modèle agricole facilement reproductible, rentable et respectueux de l’environnement sur une très petite surface afin de contribuer à consolider la sécurité alimentaire et la résilience de notre système alimentaire.  De plus, je m’efforce de transmettre les savoirs mis en oeuvre et ayant démontré du succès à la population locale en commençant par mes clients et autres individus qui souhaitent se lancer en production maraîchère diversifiée sur petite surface.

 

Comme professionnel œuvrant en lien avec l’agriculture et l’agroalimentaire, réussissez-vous à voir l’avenir avec un œil optimiste ?

En toute sincérité, j’ai beaucoup de mal à percevoir l’avenir d’un oeil optimiste.  Je travaille tous les jours à tenter de bâtir un avenir stable et empreint d’abondance pour mes enfants et ma communauté, mais je crains pour le futur.  L’humanité ne démontre pas actuellement une capacité à respecter les limites que notre système terre impose.  Notre empreinte écologique collective dépasse année après année depuis les années 70 environ la biocapacité de la planète.  En fin de compte, ce sont nos écosystèmes, nos modes de vie et nous mêmes que nous retrouvons menacés par les bouleversements en cours.  

 

Votre plus grande réalisation, à ce jour, en tant qu’agronome ?

Avoir démarré mon projet d’affaires visant, à terme, à démontrer qu’il est possible de produire une alimentation locale, sans pesticide et respectueuse de l’environnement même sur une petite surface et en conditions nordiques.

 

Qu’aimeriez-vous réaliser à court / moyen terme dans votre profession ?

Je souhaite que les connaissances acquises et développées dans mon projet d’affaires puissent être transmises à la population en général et à d’autres aspirants producteurs afin de reproduire ce modèle d’agriculture et favoriser une plus grande résilience de notre système alimentaire.

 

EN RAFALE :

Votre objet personnel auquel vous ne pourriez vous passer pour faire votre travail (autre que téléphone et ordinateur) : Un couteau de poche Opinel.

 

Votre aliment québécois favori : Le boeuf de l’entreprise Écoboeuf de Dupuy en Abitibi-Ouest.

 

Une devise qui colle bien avec votre manière de penser : « Sois le changement que tu veux voir dans le Monde » – Mahatma Gandhi.

 

Votre lieu favori dans votre région : Dans mon jardin, chez nous.