Gaétan Desroches

Gaétan Desroches est membre de l’Ordre des agronomes du Québec depuis 1980. Diplômé en bioagronomie de l’Université Laval. Il détient également un MBA exécutif de l’Université de Sherbrooke depuis 1993. M. Desroches œuvre au sein de Sollio Groupe Coopératif depuis maintenant 26 ans.

En 2014, il devient chef de la direction. À ce titre, il participe au déploiement de la stratégie d’entreprise, à l’élaboration de la planification stratégique, ainsi qu’à l’optimisation de la cohérence entre la société mère, les divisions Sollio Agriculture, Olymel et Le Groupe BMR et le réseau de ses 53 coopératives.

En tant que chef de la direction de la plus importante coopérative agricole canadienne aux racines québécoises, une de ses priorités consiste à consolider et à intégrer les acquis de Sollio Groupe Coopératif aux bénéfices de ses membres.

Apprenez-en davantage sur cet agronome dynamique et ardent défenseur du modèle d’affaires coopératif dans le secteur agroalimentaire en consultant ce portrait :

 

 

 

 

  1. Pourquoi avez-vous choisi de devenir agronome ?

Dans la vingtaine, j’étais destiné à reprendre l’entreprise familiale en audioprothèse. Mes parents avaient des succursales de Québec jusqu’à Gaspé.  Cependant, mes parents tenaient à ce que j’aille à l’université et j’ai choisi l’agronomie comme domaine d’étude, car un de mes bons amis aller étudier dans ce domaine. L’agronomie a été littéralement un coup de foudre pour moi et je suis devenu un passionné d’agriculture. Par la suite, à la sortie de l’université, j’ai commencé ma carrière à La Coop fédérée (maintenant Sollio Groupe Coopératif). À l’époque, il n’y avait pas beaucoup d’agronomes dans les coops.

 

  1. Pour vous, être agronome c’est… :

Un agent de changement essentiel à l’amélioration des façons de faire en agriculture. Un agronome doit être à l’affût des dernières nouveautés pour être en mesure de bien conseiller les entrepreneurs agricoles.

La relation de confiance qu’on développe avec eux est aussi primordiale. Les agronomes offrent leur expertise aux entrepreneurs agricoles et les conseillent en toute indépendance. Leur loyauté est d’abord et avant tout tournée vers les entrepreneurs agricoles et le succès de leur entreprise.

Des liens de confiance et de respect mutuels se développent au fil des ans entre les agronomes et les entrepreneurs agricoles et même avec leurs familles. Ces liens sont à la fois sains et essentiels au transfert technologique des fermes et à l’innovation.

 

  1. Quelles sont les qualités essentielles d’un bon agronome et pourquoi ?

Je dirais qu’il est essentiel d’avoir de l’empathie, de l’entregent (un côté humain). Un bon agronome doit posséder d’excellentes capacités relationnelles s’il veut être en mesure de développer une relation de confiance saine et durable avec les entrepreneurs agricoles et le conseiller judicieusement. Une des façons de développer une relation de confiance est de mettre son expertise de l’avant afin de bien répondre aux besoins des entrepreneurs agricoles.

Comme tout le monde, les entrepreneurs agricoles n’aiment pas se faire mentir, mais je dirais qu’ils sont particulièrement sensibles à cela. C’est pourquoi l’honnêteté et le sens des responsabilités sont aussi des qualités essentielles pour être un bon agronome.  

Un agronome doit aussi posséder un bon réseau de contacts et savoir travailler en équipe pour bien cerner les besoins de leurs clients.

Enfin, un agronome gagne à être curieux s’il veut être reconnu comme un expert dans son domaine. Pour ma part, ma curiosité et mon désir d’apprendre m’a permis d’être de devenir un des experts québécois dans la culture de la betterave à sucre dans les années 80. À l’époque, cet aliment était très cultivé en Montérégie puisque le Québec visait une autosuffisance en sucre.

 

  1. Quel est votre emploi actuel ?

Je suis le Chef de la direction de Sollio Groupe Coopératif. Nous sommes la plus importante coopérative agricole au Canada aux racines québécoises qui célébrera son centième anniversaire en 2022.  Nous représentons plus de 122 000 membres, producteurs agricoles et consommateurs regroupés dans 50 coopératives agricoles traditionnelles et de consommation, réparties dans plusieurs provinces canadiennes. Nous employons plus de 15 000 personnes et notre chiffre d’affaires s’élève à 7,282 milliards de dollars. Nos activités se séparent en trois divisions : Olymel S.E.C., Sollio Agriculture et Groupe BMR inc.  

 

  1. Comment, dans votre travail, contribuez-vous au secteur de l’agriculture ou de l’agroalimentaire québécois ?

L’essentiel de mon travail consiste à développer une vision de l’agriculture qui permet aux entrepreneurs de bien vivre. C’est sur cela que reposent tous mes efforts.

Pour moi, l’agriculture est plurielle, tant pour les producteurs de produits biologiques que pour les producteurs de grandes cultures.  Les consommateurs doivent avoir les produits qu’ils désirent. C’est en créant une chaîne de valeur avec un mouvement coopératif qu’on aide les entrepreneurs agricoles et leurs familles.

 

  1. Comme professionnel œuvrant en lien avec l’agriculture et l’agroalimentaire, réussissez-vous à voir l’avenir avec un œil optimiste ?

Je suis un naturel optimiste. Même avec la Covid-19, l’agroalimentaire demeure un secteur clé et essentiel. Cependant, les agriculteurs vont devoir s’adapter rapidement. Les nouvelles technologies vont devenir indispensables aux familles agricoles pour assurer leur avenir.

Qui seront les prochains propriétaires des fermes? Nous devons nous poser la question. Au Québec et au Canada, nous avons un rempart qui nous permet aux familles agricoles de garder leur ferme : la gestion de l’offre. Cependant, nous devrons rapidement une réflexion approfondie sur l’avenir de notre modèle agricole et au transfert de ferme familiale si nous voulons assurer une réelle agriculture pérenne.

 

  1. Votre plus grande réalisation, à ce jour, en tant qu’agronome ?

La création de La Ferme Techno Champs à Saint-Hyacinthe est une des réalisations dont je suis le plus fier en tant qu’agronome. J’étais le chef des opérations à La Coop fédérée au début des années 2000 et il ne se faisait pratiquement pas de recherche au sein de notre organisation. Je me suis battu pour ce projet, car je trouvais que c’était essentiel de mettre de l’avant la recherche et le développement pour mieux soutenir nos membres.

 

  1. Qu’aimeriez-vous réaliser à court/moyen terme dans votre profession ?

On parle de plus en plus d’agriculture au Québec, mais ce n’est pas assez. Je souhaite cultiver une perception positive de ce secteur économique essentiel et influencer la population et les gouvernements en ce sens. Pour les familles agricoles, la préservation de l’environnement et le développement durable sont fondamentaux, car elles travaillent la terre aux quotidiens. Elles doivent en prendre soin au bénéfice de leurs entreprises et si elles veulent continuer à nourrir le monde. L’agriculture et le développement durable sont intrinsèquement liés et cela doit être mis davantage en évidence au Québec.

 

EN RAFALE :
Votre objet personnel auquel vous ne pourriez-vous passer pour faire votre travail (autre que téléphone et ordinateur) : Mon auto pour aller voir le monde là où il se trouve.

Votre aliment québécois favori : Le fromage Le Riopelle de la Fromagerie de l’Isle à L’Isle-aux-Grues

Une devise qui colle bien avec votre manière de penser : Le chemin le plus court, c’est la ligne droite.

 

Votre lieu favori dans votre région : Le canal de Lachine à Montréal pour le vélo.