La validation des données reçues, un incontournable?
Vous l’aurez remarqué, les grilles de référence, les lignes directrices, les règles de l’art et les normes de pratique reconnues en agronomie exigent de plus en plus la consultation d’un certain nombre de documents avant de procéder à une recommandation. Par ailleurs, l’article 16 du Code de déontologie des agronomes édicte que :
« C.D. 16 L'agronome doit s'abstenir d'exprimer des avis ou de donner des conseils contradictoires ou incomplets. À cette fin, il doit chercher à avoir une connaissance complète des faits avant de donner un avis ou un conseil. »
Or, dans différentes situations récemment portées à l’attention du bureau du syndic, nous avons constaté que la problématique reprochée à l’agronome provenait du fait qu’il avait utilisé des informations transmises sans les valider. À ce sujet, je dois vous rappeler la règle générale prescrite par l’article 28 du Code de déontologie à l’effet que l’agronome « doit sauvegarder en tout temps son indépendance professionnelle ». À titre d’exemple, la donnée verbale concernant le nombre de porcs produits par année devrait être validée par un relevé officiel de production. Dans une autre situation, l’agronome est tenu de valider que certaines matières fertilisantes soumises à un avis de projet de recyclage doivent être conformes en totalité avec tous les éléments d’une norme du Bureau de normalisation du Québec (BNQ). L’agronome doit donc connaître et respecter cette norme du BNQ.
Considérant ce qui précède, vous conviendrez que valider les données devient un incontournable au cours de la réalisation de tout acte agronomique. Quel type de professionnels serions-nous si nous acceptions, par oisiveté ou par complaisance, de travailler avec des données que nous n’avons pas vérifiées?
En fait, agir sans valider les données contreviendrait à l’article 59.2 du Code des professions qui édicte :
«C.P. 59.2 Nul professionnel ne peut poser un acte dérogatoire à l’honneur ou à la dignité de sa profession ou à la discipline des membres de l’Ordre, ni exercer une profession, un métier, une industrie, un commerce, une charge ou une fonction qui est incompatible avec l’honneur, la dignité ou l’exercice de sa profession. »
En conclusion, assurez-vous, quand on vous achemine des données utiles à votre diagnostic ou à votre démarche, d’obtenir les documents permettant de confirmer leur véracité et leur valeur technique! De plus, il est important que l’agronome fasse l’effort de se référer à des documents officiels et/ou de valeur scientifique reconnue pour valider les données.