Rappel sur l’élaboration de la justification et de la prescription agronomiques pour la saison 2022
Nous entreprenons la cinquième saison où la prescription et la justification sont exigées préalablement à l’achat et à l’application des pesticides les plus à risque, soit :
- L’atrazine;
- Le chlorpyrifos;
- La clothianidine;
- L’imidaclopride;
- Le thiaméthoxame.
Il en est de même pour les semences enrobées de néonicotinoïdes : clothianidine, imidaclopride ou thiaméthoxame.
En tant qu’agronome signataire d’une justification agronomique, vous devez fournir aux producteurs agricoles un document complet et conforme aux exigences du Code de gestion des pesticides. Pour ce faire, référez-vous aux notes explicatives associées aux articles 74.1 à 74.4 du guide de référence du Code de gestion des pesticides pour prendre connaissance des renseignements qui doivent y être inscrits. Le guide fournit aussi des informations sur les exigences qui y sont associées et des informations sur la prescription agronomique.
Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) a élaboré des modèles de justification et de prescription agronomiques. Une liste de vérification est aussi mise à votre disposition sur le site internet du ministère.
Selon les informations préliminaires que nous avons obtenues du MELCC, il semble que le niveau de conformité de ces documents s’améliore. Le document « La justification agronomique, état d’avancement de sa mise en œuvre » est disponible sur le site internet du ministère et fait état de ces améliorations. Néanmoins, nous tenons à vous rappeler que la recommandation doit être basée sur une analyse agronomique complète, et que vous devez vous servir des outils à votre disposition (les lignes directrices, l’outil VFF QC [maïs], les grilles de référence, etc.) et des données de dépistage. Les pesticides les plus à risque doivent être recommandés en dernier recours et les méthodes de remplacement doivent être privilégiées lorsqu’il est possible de le faire. Une analyse de ces méthodes de remplacement doit également figurer sur la justification.
À compter de mars 2022 – Justification agronomique obligatoire pour l’application d’un pesticide dans le littoral d’un lac ou d’un cours d’eau
Après plus de 30 ans d’application de la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables, l’encadrement des activités réalisées dans ces milieux nécessite des ajustements. Ceux-ci sont nécessaires pour assurer une application plus uniforme et rigoureuse des règles d’aménagement dans les rives, le littoral et les zones inondables et pour maintenir ou restaurer les fonctions écologiques de ces territoires. Ainsi, depuis le 1er mars 2022, des modifications ont été apportées au Code de gestion des pesticides de même qu’au Règlement sur les exploitations agricoles, notamment pour encadrer de façon plus rigoureuse l’agriculture pratiquée en littoral.
Jusqu’au 1er mars 2027, pour appliquer un pesticide dans un littoral, le producteur agricole devra au préalable obtenir l’autorisation de cultiver dans ce milieu en déposant une déclaration de conformité au MELCC au minimum 30 jours avant le début de la culture. Il pourra ainsi être autorisé à appliquer par voie terrestre un pesticide sur la superficie déclarée en littoral d’un lac ou d’un cours d’eau ainsi que dans les trois premiers mètres de la rive, sauf dans la bande végétalisée de chaque côté des cours d’eau et fossés, sous réserve des exigences suivantes :
- Le pesticide des classes 1 à 3A, autre qu’un biopesticide ou un pesticide destiné à détruire une prairie, est appliqué conformément à une justification agronomique obtenue au préalable ;
- Le pesticide des classes 1 à 3 est appliqué avant le 1erseptembre de chaque année uniquement sur les cultures en croissance ou les parcelles en semis direct.
Une prescription agronomique n’est pas exigée dans cette situation. Toutefois, la justification et la prescription agronomiques demeurent obligatoires pour les cinq pesticides les plus à risque.
Puisque ces milieux sont sensibles et que l’usage de pesticides représente un risque pour l’environnement, une évaluation agronomique et une analyse des méthodes de remplacement possibles s’avèrent essentielles avant de recommander tout pesticide.
Plus d’informations sur les nouvelles exigences relatives à l’agriculture pratiquée en littoral seront disponibles prochainement ; restez à l’affut !
Gestion des rives, du littoral et des zones inondables | Gouvernement du Québec (quebec.ca)