MOT DU PRÉSIDENT ET DU VICE-PRÉSIDENT
En septembre dernier, lors des auditions de la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN), plus de 80 organismes ont soumis un mémoire sur l’utilisation des pesticides. Plusieurs visions et opinions ont été exprimées sur la production agricole et son impact sur la santé de l’environnement et surtout sur celle du citoyen. Ces visions étaient parfois en accord, mais à de nombreuses reprises en désaccord avec un bon nombre de pratiques actuelles en agriculture.
Si de notre côté, les agronomes et les producteurs reconnaissent le besoin de répondre aux inquiétudes des consommateurs, force est de constater que malgré tous nos efforts, il n’aura fallu que 2 générations pour déconnecter le mangeur de la provenance de ses aliments. Nous en payons aujourd’hui le prix : le « citoyen consommateur » jette un regard inquiet, et même parfois négatif, sur le monde agricole. La distance qui existe entre les milieux urbains et ruraux a été mise en lumière lors des auditions de la CAPERN. Nos concitoyens sont de plus en plus sensibles aux enjeux touchant l’environnement, la santé, la qualité de l’eau et l’innocuité des aliments. L’agriculture change tout au long des saisons et des humeurs de dame nature entraînant le chambardement des plans établis. Elle est aussi appelée à changer pour répondre aux questionnements de nos consommateurs.
Pour l’Ordre des agronomes du Québec, il est évident que les producteurs doivent exercer leur profession et produire les aliments qui se retrouvent quotidiennement sur la table des Québécois. Nous avons toujours tenu le même discours ; les producteurs doivent disposer de conditions qui leur permettent de produire de façon efficace, rentable et socialement acceptable. Au risque de le répéter, le rôle de l’Ordre est de protéger le public, ce qui inclut certes les consommateurs, mais inclut également les producteurs.
Le rôle de l’agronome auprès des producteurs a grandement évolué à travers le temps. Il y a quelques décennies à peine, l’agronome avait un rôle de « vulgarisateur » et d’éducateur maintenant, c’est plutôt un rôle d’accompagnement, de partenariat, avec des producteurs ou plutôt des entrepreneurs mieux scolarisés et plus compétents que jamais. L’agriculture pour nourrir comporte désormais énormément de défis et cette année en est la preuve. Pour que notre agriculture continue à nourrir le monde, nous devons joindre nos efforts : cette mission que la société nous confie est noble et c’est un contrat social que nous devons honorer ensemble. En combinant nos efforts, nous réussirons à produire mieux pour un Québec en meilleure santé.