L’indépendance professionnelle, une règle essentielle à la pratique de l’agronomie
Dans le but de guider l’agronome et de l’aider dans le cadre de ses mandats, l’Ordre lance aujourd’hui une démarche de sensibilisation portant sur l’indépendance professionnelle et le conflit d’intérêts. Au cours des prochaines semaines, l’Ordre publiera une série de courts articles visant à répondre aux nombreuses questions inhérentes à l’indépendance professionnelle. L’Ordre espère ainsi susciter discussions et réflexions.
Le professionnel doit garder à l’esprit la règle suivante : l’intérêt du client doit primer en tout temps.
Cette règle, sous une forme ou une autre, paraît dans tous les codes de déontologie des professionnels au Québec. L’agronome doit donc la respecter. Mais comment y parvenir?
Afin de veiller aux intérêts de son client, l’agronome doit maintenir son indépendance professionnelle et éviter toute situation de conflit d’intérêts réel ou apparent. L’agronome doit être vigilant à toute influence extérieure qui pourrait affecter la neutralité de sa démarche scientifique et sa recommandation. Il cultive son sens critique vis-à-vis de ses produits et de ses services. À cela s’ajoute une tenue de dossier irréprochable et à jour.
L’agronomie est une profession à caractère scientifique. Les recommandations de l’agronome découlent d’une démarche rigoureuse qui respecte les règles de l’art. Cette démarche tient compte des besoins et des objectifs du client et vise à produire la meilleure recommandation pour ce dernier. La démarche scientifique est un processus efficace pour protéger les intérêts du client.
L’agronome peut même recommander le produit d’un concurrent si celui-ci représente la meilleure solution pour le client.
Afin de mener à bien son mandat et de maintenir sa neutralité, l’agronome doit faire fi des facteurs émotifs et des impératifs financiers (les siens comme ceux de son employeur par exemple) et agir sans complaisance.
Que faire si, malgré tout, l’agronome perçoit une menace aux meilleurs intérêts de son client?
L’agronome dénonce immédiatement la situation à son client sans dissimuler les intérêts en jeu. Si ce dernier le permet, il pourra, dans certains cas, poursuivre son travail. Sinon, il devra transférer le dossier à l’agronome choisi par le client. Il peut arriver que les intérêts des parties soient irréconciliables et qu’il devienne impossible pour l’agronome de poursuivre le mandat.
L’employeur qui impose des conditions visant à réduire l’indépendance professionnelle de l’agronome pourra, s’il est lui aussi agronome, voir le syndic mener une enquête sur sa conduite.
Pour poursuivre sa réflexion, l’agronome est invité à consulter les articles 25 à 33 du Code de déontologie des agronomes.
Le syndic,
Bruno Breton, agr.