Les traitements de semence insecticides en grandes cultures présentent un risque important pour l’environnement, pour les pollinisateurs et pour la santé humaine. Depuis la mise à jour du Code de gestion des pesticides, l’utilisation des semences de maïs et de soya traités aux néonicotinoïdes a subi une baisse importante. Malheureusement, cette baisse s’est accompagnée d’une augmentation de l’utilisation d’insecticides de substitution. Ces derniers, bien que moins à risque pour les abeilles, présentent une toxicité extrêmement élevée pour les invertébrés aquatiques d’eau douce tout en présentant une persistance élevée dans l’environnement et un fort potentiel de lessivage.

 

La recherche menée au Québec a démontré que le traitement de semences aux insecticides sur la majorité des superficies semées en maïs, soya et canola n’est pas justifié. Cependant, certaines situations en requièrent l’utilisation. Ces situations doivent être analysées avec soins pour en minimiser les impacts. L’outil VFF, développé par le CEROM, est l’outil d’aide à la décision mis gratuitement à la disponibilité des agronomes pour évaluer les risques d’infestation des ravageurs et permettre d’émettre ou non une recommandation d’utilisation d’un traitement de semences insecticides. 

 

Cet outil a été créé pour répondre au besoin des agronomes et bâti à partir de données en provenance de résultats de recherche et de dépistage dans les champs du Québec. Une des grandes capacités de cet outil d’aide à la décision est que la qualité de ses évaluations du niveau de risque s’améliore lorsque les données collectées au champ, année après année, y sont ajoutées : plus le nombre d’observations qu’il utilise est grand plus performant et précis sera l’outil VFF.

 

Nous comprenons que les données de dépistage demeurent la propriété du producteur et que la demande d’autorisation et la saisie dans l’outil VFF représentent une tâche supplémentaire.  Il nous apparaît important que l’ensemble des données de dépistages soient saisies dans l’outil VFF. C’est une des actions que les intervenants en phytoprotection peuvent poser pour démontrer leur volonté d’utiliser de façon judicieuse les produits phytosanitaires et de mettre de l’avant les pratiques de la lutte intégrée.

 

L’Ordre des agronomes du Québec recommande que toutes les données collectées lors de dépistage à la ferme soient saisies dans l’outil VFF.