Agro Express

Justifications et prescriptions agronomiques

Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) rendait public le 9 avril dernier le bilan des ventes de pesticides pour l’année 2018. Ce bilan nous a permis d’évaluer l’impact des modifications apportées au Code de gestion des pesticides 2018. Depuis le début mars 2018, cette nouvelle réglementation impose plusieurs changements importants :

  1. L’accompagnement par un agronome expert en phytoprotection;
  2. L’adoption de méthodes de gestion intégrée des ennemis des cultures;
  3. Une stratégie phytosanitaire moins à risque pour la santé et l’environnement;
  4. L’utilisation des pesticides les plus à risque que lorsqu’il n’y a pas d’autres alternatives;
  5. L’obligation de détenir une justification et une prescription agronomique préparées et signées par un agronome préalablement à l’achat et l’application de pesticides jugés les plus à risque.

 

Dans les faits, la pierre angulaire du nouveau cadre réglementaire visant les pesticides les plus à risque repose sur la justification agronomique. Plus de 1530 prescriptions ont été transmises au MELCC en 2018, on peut présumer qu’un nombre équivalent de justifications ont été préparées par les agronomes. Le MELCC a recueilli un petit nombre de justifications (27) en 2018 pour en vérifier la conformité avec les exigences réglementaires. Bien que ce nombre soit très réduit, cette vérification a permis de constater que moins de 30 % d’entre elles étaient conformes. Le MELCC notait que les non-conformités les plus fréquentes étaient l’absence des renseignements liés à la pratique agronomique:

 

  • L’évaluation du problème phytosanitaire;
  • L’analyse des interventions phytosanitaires possibles;
  • La raison motivant le choix du traitement prescrit par l’agronome.

 

Bien que l’arrivée d’une nouvelle réglementation nécessite un certain temps pour se l’approprier dans son entier, nous aurions espéré un plus haut taux de conformité pour toutes les sections de la justification liée à la pratique agronomique. Selon les informations préliminaires que nous avons obtenues du MELCC, il semble que le niveau de conformité, sur un plus grand nombre des justifications recueillies pour la saison 2019, ne soit que légèrement supérieur.

 

Nous entreprenons la troisième saison où la justification et la prescription sont exigées préalablement à l’achat et l’application de pesticides jugés les plus à risque.

 

Les agronomes experts en phytoprotection doivent porter une attention particulière à bien compléter la justification agronomique en fournissant tous les renseignements requis par le code de gestion des pesticides. Une justification et une prescription sont nécessaires pour la vente et l’utilisation de :

  • L’atrazine;
  • De semences enrobées de néonicotinoïdes, clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame;
  • Chlorpyrifos;
  • Clothianidine;
  • Imidaclopride;
  • Thiaméthoxame.

 

Le MELCC a élaboré des modèles destinés aux agronomes impliqués dans l’élaboration d’une justification et d’une prescription agronomiques. Depuis l’an dernier, une liste de vérification est aussi mise à votre disposition. Nous comptons sur vous pour préparer et remettre aux producteurs des justifications agronomiques et des prescriptions qui sont conformes aux exigences réglementaires.