Agro Express

Congrès 2019 : L’influence du consommateur en agriculture

L’Ordre des agronomes du Québec remercie l’Université Laval d’être l’un des principaux partenaires de son congrès annuel. Voici un texte signé de son partenaire.

 

En tant que consommateurs, nous sommes tous différents : nous avons nos goûts, nos préférences et nos valeurs. L’agronome doit être en mesure de comprendre les comportements d’achat et de consommation de ces derniers et de transmettre ces informations à tous les intervenants de la chaîne bioalimentaire afin qu’ils ajustent leur offre aux tendances identifiées. Le consommateur a donc son mot à dire dans ce qu’il faut produire et commercialiser : le fabuleux développement des fromages fins d’ici est un bel exemple d’adaptation de la production laitière aux goûts des consommateurs.

Le développement de l’agriculture biologique, de l’agriculture raisonnée, de l’agriculture urbaine est aussi un bel exemple des adaptations des pratiques culturales aux exigences des consommateurs en matière de protection de l’environnement, de santé, du besoin de proximité et de sécurité alimentaire.

Le consommateur manifeste ses exigences en matière de qualité des aliments qu’il recherche. Or ces exigences créent parfois des distorsions qu’il nous faut bien gérer dans toute leur complexité : la baisse de consommation des viandes rouges et le développement des marchés des protéines végétales en sont de bons exemples. Lorsque le consommateur exige moins de gras, moins de sel ou moins de sucre dans ses aliments, cela peut parfois causer de l’inquiétude de la part des producteurs. N’oublions pas que la décision finale d’acheter un produit lui revient.

La vague du tourisme culinaire gagne en popularité. Au Canada, plus de 100 000 Canadiens se laissent charmer annuellement par les tendances culinaires de la Thaïlande, de la France, de l’Italie, du Chili et de la Chine. Selon Influence Communication, l’impact médiatique le plus fort en alimentation provient des émissions culinaires.

Cette tendance a un impact direct sur le démarrage de nouvelles productions agricoles (comme le quinoa, les mini-kiwis, les mini-légumes en restauration, par exemple). Imaginez si toutes les émissions culinaires prônaient à la fois l’achat local et biologique : l’impact sur la production agricole serait fabuleux et possiblement inquiétant pour toute la chaîne bioalimentaire, qui devrait s’y adapter le plus rapidement possible.

Le lien direct entre le consommateur et le producteur sera de plus en plus stratégique, par les circuits courts de mise en marché, les sites web transactionnels des producteurs, les réseaux sociaux et les parcours gourmands. L’intelligence artificielle viendra également renforcer ce lien direct entre le consommateur et le producteur. Le pouvoir du marché appartient donc à ceux qui comprennent bien les tendances et s’y adaptent rapidement. L’agronome devient alors un lien essentiel de transmission de ces tendances auprès de tous les intervenants de la chaîne bioalimentaire, et sa formation agronomique doit tenir compte de ce contexte.

Jean-Claude Dufour, Ph. D., agronome | Université Laval

 

Le congrès de l'Ordre des agronomes du Québec se tiendra les 3 et 4 octobre 2019 au Manoir Saint-Sauveur.

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