Avis de projet MRF et biosolides d’étangs municipaux
L’objectif de cette communication est de préciser les attentes du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs concernant le contenu des avis de projet et leurs annexes pour le recyclage de biosolides d’étangs municipaux.
D’abord, le Guide sur le recyclage des matières résiduelles fertilisantes (ci-après : Guide), qui est l‘outil d’encadrement pour le recyclage agricole des matières résiduelles fertilisantes (MRF), permet notamment le stockage en amas au sol et l’épandage de biosolides municipaux d’étangs en avis de projet. Les exigences de base à respecter sont listées aux tableaux 4.7 et 4.8 du Guide.
L’une des conditions pour le stockage en amas au sol est une siccité minimale de la MRF de 15 %.
Également, parmi les documents à joindre à l’avis de projet, le Guide exige une synthèse des résultats d’analyse utilisés pour établir la classification de la MRF (nombre d’échantillons, moyenne, max., etc.) et un bordereau de produit signé par un agronome, qui comprend les spécifications agronomiques appropriées, la classification, ainsi que les restrictions de stockage et d’épandage qui s’appliquent.
Généralement, dans les stations d’épuration des eaux usées et les usines de pâtes et papiers, la déshydratation des biosolides est réalisée en continu, pour obtenir une siccité supérieure à 15% à la sortie du procédé. Ainsi, les biosolides déshydratés sont générés en tout temps et la caractérisation est réalisée systématiquement sur les biosolides déshydratés.
Cependant, dans le cas des étangs aérés, la siccité moyenne varie de 2 à 10 % tout dépendant, entre autres, du nombre d’années d’accumulation (tiré du Guide de bonnes pratiques de gestion et d’exploitation d’étangs aérés 2022, publié par Réseau Environnement). L’épandage peut être réalisé sous gestion liquide, quand les parcelles réceptrices sont situées à proximité et que les volumes sont faibles. Toutefois, le plus souvent, les biosolides d’étang sont déshydratés pour une gestion solide, à une siccité moyenne de 20 %. La déshydratation permet de réduire les volumes à gérer et les coûts de transport et offre davantage de latitude au niveau des options de stockage et de la période d’épandage pour les exploitants agricoles.
Il existe 3 méthodes de déshydratation des biosolides d’étangs :
- Déshydratation mécanique à l’aide d’unités mobiles de centrifugation
- Déshydratation sur lit de séchage
- Déshydratation passive à l’aide de sacs géotextiles
Avec l’option de déshydratation mécanique, l’échantillonnage et la caractérisation des biosolides doivent être réalisés avant la déshydratation puisque les biosolides sont transportés et entreposés en amas au sol directement chez l’exploitant agricole en continu, dès que les biosolides sont déshydratés. Ces opérations se déroulent sur une courte période (quelques jours). Ainsi, les avis de projet doivent être transmis au ministère avant que ne débute la déshydratation pour que ce stockage soit encadré.
Dans ces cas, l’agronome doit préciser dans son avis de projet que la caractérisation a été réalisée avant la déshydratation et qu’une déshydratation est prévue. La section 3.3 ou la section 10 du formulaire avis de projet permet d’ajouter cette précision.
Le bordereau de produit et le tableau synthèse des résultats devraient aussi contenir cette information. Plus précisément, le résultat d’analyse de la siccité obtenu avant déshydratation et celui attendu après déshydratation devraient tous deux apparaître sur ces documents. Pour la suite, l’agronome doit procéder avec professionnalisme et respecter les règles de l’art. Par exemple, une fois les biosolides déshydratés, la mesure de la siccité réelle et une mise à jour des documents accompagnant l’avis de projet devrait être effectuée et ceux-ci conservés par l’agronome et l’exploitant agricole.