Serge commence sa carrière en agriculture à la suite de l’obtention de son diplôme en bio-agronomie de l’université Laval en 1984. L’année suivante, après un voyage en Europe, il fait également quelques stages en pomiculture en France où il a eu l’occasion d’accompagner Jean-Marie Lespinasse[1] dans une tournée des vergers à travers le pays. Il passera également près d’un mois à la station de recherches fruitières de la Morinière où il accompagnera les techniciens et agronomes dans les diverses expériences sur les pommiers et poiriers. Il gardera d’ailleurs cette passion pour le voyage et la découverte tout au long de sa carrière, que ce soit dans le cadre de son travail ou avec sa complice Diane. À son retour au Québec, il a occupé quelques postes à temps partiel au MAPAQ jusqu’en 1987, l’année où il débute un emploi de conseiller avec le Club de Production Pomicole de la région de Québec (CPPRQ). Ce regroupement de producteurs était l’un des premiers clubs de production au Québec qui sont maintenant devenus des clubs de services-conseils.

À cette époque, son esprit d’entrepreneur l’amène à créer une pépinière d’arbres fruitiers sur l’Île d’Orléans, la « Pépinière de l’Île ». Il exploitera cette pépinière à temps partiel avec un collègue agronome, Yves Perreault, jusqu’à la fin des années 90. Durant ce temps, il poursuit son travail auprès des pomiculteurs de la région de Québec et il décide de poursuivre à temps partiel une maîtrise en physiologie végétale à l’Université Laval qu’il terminera en 2001. Son sujet portera sur la conduite du pommier, un sujet qui l’intéresse beaucoup.

Il a toujours été intéressé par le domaine expérimental. Au cours de sa carrière, il mettra en œuvre avec ses collègues agronomes plusieurs projets de recherche portant sur la conduite de la Honeycrisp, une nouvelle variété introduite par le Réseau d’essais de cultivars et porte-greffes de pommiers (RECUPOM) en 1995. C’est d’ailleurs cette année-là qu’il deviendra coordonnateur technique du RECUPOM, un réseau d’essais sur la pomme au Québec. Il aura l’occasion de se rendre dans des centres de recherches au Canada, aux États-Unis et en Europe afin d’introduire de nouveaux cultivars et porte-greffes de pommiers dans ce réseau d’essais. C’est d’ailleurs au cours de l’exercice de son mandat qu’il s’est mérité deux distinctions : le méritas Révérend-Père-Léopold en 2012 et la médaille de distinction agronomique en 2014 pour sa contribution exceptionnelle au développement de la pomiculture au Québec.

Le domaine de la création variétale l’intéresse beaucoup et il commence à temps partiel en 2002, un projet d’hybridation de pommiers sur l’Île d’Orléans à la Ferme Avicole Orléans. Il entreprend de croiser plusieurs cultivars traditionnels de pommiers avec la nouvelle venue Honeycrisp. Grâce à sa rigueur, sa détermination et sa patience, un des croisements avec le cultivar Empire s’avérera très prometteur et deviendra l’Orléans qui a été brevetée en 2016. Depuis ce temps, il a créé une compagnie avec les propriétaires de la Ferme Avicole Orléans, la Pomme d’Orléans, dans le but de poursuivre la création variétale et de mettre en marché les nouveaux hybrides prometteurs.

Pour les agronomes qui ont eu l’immense chance de réaliser des projets en collaboration avec lui, ou encore d’analyser des infections de tavelure en temps réel, Serge est un excellent mentor et possède un excellent sens de l’humour.

Il occupe toujours son poste de conseiller auprès des pomiculteurs membres du CPPRQ et prévoit poursuivre ses activités encore quelques années, ce qui réjouit toutes les personnes le côtoyant. En espérant le croiser dans les vergers encore longtemps...

[1] Physiologiste français qui a vulgarisé les principes de la taille en axe vertical partout dans les pays producteurs de pommes.